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"EL PUEBLO UNIDO"

Chile 2019 - 2020

Dans le cadre de mes études en Sciences Politiques, j’ai eu la chance de partir à Valparaiso, deuxième plus grande ville du Chili. Une année universitaire qui ne s’est pas passée comme prévu. Le 7 octobre 2019, le peuple de la capitale se soulève face au prix des transports, avant d’être réprimé par la police et l’armée. Une action du gouvernement chilien qui apparaît comme une résurgence du pouvoir dictatorial de Pinochet. Tout s’accélère et en quelques jours le pays s’enflamme. Valparaiso est plongée dans un chaos surprenant : des édifices calcinés, des magasins saccagés et une répression qui ne cesse de croître. Le peuple ne veut plus de la Constitution héritée de la dictature de Pinochet qui autorise la répression militaire, ni du néo-libéralisme qui gangrène le pays et les services publics, de l’éducation à la santé en passant par le service d’eau (d’ailleurs privatisé par une société dont l’actionnaire majoritaire est la multinationale française ENGIE).


Sans prétendre avoir pu expérimenter ce qu’ont vécu les chiliens, car je ne jouais pas mon avenir ou celui de mon pays, j’ai pu voir de mes propres yeux la brutalité de la répression militaro-policière et de la classe politique, qui ont brisé des vies au sens propre comme figuré. Les Chiliens m’ont également transmis leurs vécus d’une situation faisant remonter des souvenirs douloureux et encore frais d’une dictature meurtrière. Face à cela, la population chilienne, loin d’être passive, s’est unie pour retrouver sa liberté.


Un peuple virevoltant et courageux, affrontant un ennemi commun (le gouvernement et l’Etat sous sa forme héritée de la dictature), aussi uni autour d’une histoire et d’idéaux, ceux de pouvoir vivre sans avoir à s’inquiéter de pouvoir boire, se nourrir et être éduqué, mais aussi autour d’une vision politique intersectionnelle : anti-patriarcale, écologiste, défendant les droits des populations discriminées (Mapuche)… Au-delà des manifestations, les gens se réunissent aussi pour échanger dans la rue et faire avancer la lutte, collectivement, dans une forme pouvant se rapprocher de la ZAD ou des gilets-jaune et qui prend place dans les quartiers de nombreuses villes.

Dans cette série photo, cet ennemi n’est presque pas visible. J’ai voulu mettre en exergue la beauté du peuple révolté, qu’il soit militant convaincu ou simple soutien, anarchiste ou socio-démocrate, danseu.r.se ou marcheu.r.se, masqué et encostumé ou sobrement vêtu. Au cœur de la manifestation, une véritable chorégraphie se joue à chaque instant, des danses et chants aux courses poursuites avec les camions militaires propulsant un gaz lacrymogène poivré. Des manifestations presque joyeuses et donnant lieu à de nombreux échanges entre révoltés. Mais ce folklore ne fait toutefois pas oublier la raison du combat ou la dangerosité de la situation, car l’ennemi torture et tire à balle réelle.

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