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Révocation du droit à l’avortement par la Cour suprême [POLKA - Chaque photo a son histoire ]

Paru dans le numéro d'Automne de Polka Magazine. Propos recueillis par Pablo Patarin, image de Sandy Huffaker.



Âgé de 54 ans, Sandy Huffaker est indépendant depuis plus de vingt ans et collabore souvent avec le New York Times, le Wall Street Journalet l’AFP. Vivant à San Diego, il couvre régulièrement l‘actualité de la frontière mexicano-américaine.


Après la décision de la Cour suprême, le 24 juin, d’annuler l’arrêt « Roe v. Wade », je ne voyais dans les journaux que des photos des rassemblements à Washington ou en Californie, là où l’avortement est resté légal. J’ai donc décidé d’aller en Arizona, puis à Jackson. C’est dans cette ville du Mississippi que se trouve la « Pink House », la dernière clinique qui pratiquait l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans l’État. L’établissement avait porté plainte contre l’État du Mississippi, qui avait voté une loi au mois de mars réduisant les délais d’avortement de vingt à quinze semaines. La Cour suprême s’en est

servie pour révoquer la constitutionnalité de ce droit, donnant ainsi à chaque État la possibilité d’interdire les IVG sur leur sol. La «Maison rose » a été le premier centre à fermer.


Dans cette image, j’ai souhaité montrer à quel point les militante spro-choiceétaient peu nombreuses. Le Mississippi est un État du Sud très religieux, conservateur, mais j’ai quand

même été surpris. Ces femmes sont très courageuses. Elles s’écharpaient avec une cinquantaine d’activistes pro-life. D’un côté, les anti-IVG priaient, de l’autre les pro-avortement passaient du rock au mégaphone. La plupart des manifestants des deux camps venaient tous les jours depuis des semaines.


La scène est très symbolique, car elle se déroule le 4 juillet, date de la fête nationale aux Etats-Unis. Il s’agissait du dernier jour d’ouverture de la clinique, qui a été vendue depuis. Elle ne rouvrira jamais. A présent, les habitantes de Jackson devront faire plus de 600 kilomètres pour se faire avorter. Au Mississippi, ils ne font désormais aucune exception, quand bien même il s’agirait d’une enfant de 10 ans...

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